Raphaël Larre

Le Grand bain

19.12.20 — 20.02.21

 

Raphaël Larre

Né en 1978 à Dax, France
Vit et travaille entre Toulouse et Bayonne, France. 

Diplômé de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris (2005), avec les félicitations du Jury, le travail de Raphaël Larre se caractérise par une recherche autour du dessin en mouvement déclinée sous différents mediums : papier, animation, performance. Cherchant à questionner la ligne, ses dessins trouvent leurs origines dans l’observation de scènes de la vie quotidienne et de corps en action. Ses dessins interrogent le mouvement et la vie qui l’entoure avec légèreté, humour et une certaine fragilité. Sa pratique réfléchit de nouvelles fabrications de dessins, qu’il aborde depuis ses débuts comme des aventures collaboratives.

Il a participé à de nombreuses résidences artistiques comme la Casa de Vélazquez - Madrid (2006-2008) et fait l’objet de plusieurs expositions en France et à l’étranger (Centro de Arte Joven - Madrid, 2008 ; BBB - Toulouse, 2009 ; Tabacalera - Madrid, 2011 ; Institut Français de Madrid, 2017 ; Art Busan - Corée du Sud, 2019) et a reçu plusieurs prix comme celui du Museo Gregorio Prieto - Espagne (2007). 

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“ À la recherche de nouvelles formes de fabrication du dessin, Raphaël Larre dessine. Un crayon, de l’encre, un papier, il se concentre sur l’essentiel. Guidé par le mouvement, ses dessins sur papier, animés ou performés, représentent les choses de la vie - la rue, les gens, les arbres - sans hiérarchisation. En dessinant sur l’instant, Raphaël Larre sort de l’atelier pour saisir l’éphémère avec légèreté. À l’image du Parti pris des choses de Francis Ponge, ses dessins fonctionnent comme des poésies vivantes, parfois narratives, métaphoriques, contemplatives ou drôles. Comme un nuage qui passe dans le ciel, ses dessins tentent de donner une forme de beauté́ à un quotidien banal. 

Pour l’exposition le Grand bain, il s’appuie sur la légende des trois fontaines de San Juan Xar, en Navarre (Pays basque espagnol), dont l’eau claire et fraîche guérit les maladies de peau. L’eau, élément fort de la région, notamment avec la culture de l’océan sert ainsi de prétexte à rapprocher sa vitalité à la fluidité de la ligne. L’exposition met ici en abyme un site régional situé à l’écart du littoral, moins fréquenté, rejoignant la manière d’intimiser le monde tel que l’envisage l’artiste. 

Composée de dessins muraux au fusain et d’œuvres à l’encre sur papier, les eaux vives foisonnent au milieu de nature, guidées par le même souci de clarté. La ligne s’anime et s’amuse à devenir brodée cherchant à exalter les bienfaits de l’eau. Nourrie de références à l’histoire de l’art – les baigneuses de Cézanne et Picasso, les nus dans le bain de Bonnard – l’exposition est le fruit d’un travail collaboratif et artisanal initiée par la galerie a mano studio aux côtés de Nadia Khemissi, brodeuse, qui a tenté de retranscrire la magie de l’eau à partir de dessins de l’artiste et avec la complicité de la céramiste, Nathalie Barbet, pour la réalisation des formes en argile. 

Entre faits légendaires et observés, le dispositif d’exposition propose un nouvel espace sacré aux frontières du réel et de l’irréel, que la lumière des chandeliers de Bella Hunt & DDC accompagne tels des offrandes aux dieux imaginaires.”

Commissariat d’exposition et texte

Anne-Laure Lestage