Chambre à soi

avec Marion Benoit, Valentina Dotti, Ana Manso, Sarah Tritz

a mano studio chez JULIO

05.06.21 — 26.06.21

 

L’exposition Chambre à soi s’appuie sur l'œuvre de Virginia Woolf, A Room of One's OwnLa Chambre à soi en français -,qui défend la nécessité d’un espace personnel pour accomplir un travail d’artiste en tant que femmeDans une période où le foyer tient une place toute particulière, elle tente d’explorer la place du domestique dans nos vies contemporaines. En réunissant quatre artistes femmes, céramistes et plasticiennes, habitées par la question du sensible et du savoir-faire artisanal, la chambre est le point de départ de l’exposition. Elle permet de faire basculer le réel vers l’imaginaire, l’espace intime vers l’espace mental en mettant en lumière des œuvres, en apparence formelle, mais dont l’usage, la fabrication et le message tentent de résister aux conventions sociales. 

Les peintures verticales d’Ana Manso reprennent la traditionnelle idée de la fenêtre en ouvrant la surface du mur vers un paysage imaginaire. Elle aime penser que ce sont des ouvertures étroites, laissant entrer une seule étincelle de lumière.

Sarah Tritz introduit la dimension du corps avec Jacket n°1 etFlat bed. Son travail alterne les productions précieuses nécessitant le savoir‐faire d’artisans, et des œuvres réalisées avec des matériaux à portée de main. Sa façon de dé-hiérarchiser les éléments d’une réalité artistique et sociale entraine une hybridation des formes permettant de concilier l’art et la vie.

À partir de méditations, Marion Benoit fait surgir des formes en céramique qui jouent avec les archétypes. La plupart des objets sont signés Merveille en référence à sa maison de famille qu’elle a transformée en auberge et dans laquelle elle travaille. C’est pour elle un terrain d’expérimentation qui lui permet d’activer ses pièces dans un espace réel et d’explorer ainsi l’histoire familiale.

Valentina Dotti ajoute à cette chambre la présence du végétal par une sculpture habitée par des plantes épiphytes. Ces plantes aériennes, de la famille dite Tillandsia, poussent le plus souvent dans les creux de troncs d'arbres et prennent ses nutriments grâces à ses feuilles. Cette sculpture-visage évoque la figure de Méduse, d’abord femme d’une extrême beauté, transformée en monstre par jalousie. La pièce veut lui rendre sa beauté originelle.

Commissariat d’exposition

Anne-Laure Lestage